Rencontre avec l'écrivain Yahia Belaskri

Yahia Belaskri, une rencontre, une leçon de vie et d’optimisme

La rencontre entre les lycéens du Groupe HLP 1 du lycée Koeberlé de Sélestat et de Yahia Belaskri, écrivain et journaliste franco-algérien a été une rencontre enrichissante centrée autour de son livre Le Silence des Dieux. Ce roman s’apparentant à un conte philosophique est une ode à la liberté, à la célébration de l’altérité ainsi qu’une analyse atypique de la condition humaine.

Un échange empreint par de forts sentiments et émotions

Une rencontre marquée par un mélange d’humour et d’histoires profondes. Chacun est sorti de la salle avec un sourire aux lèvres, et un souvenir inoubliable de cet auteur passionné. Que ce soit dans les aventures que ce dernier a contées ou bien dans les questions des élèves, cet échange fut enrichissant pour les deux côtés de la scène. Les nombreuses histoires partagées nous ont permis de créer un lien avec l’auteur, laissant ainsi place à une relation amicale sans jugement ni préjugés. La rencontre nous a permis de comprendre chaque détail du livre et l’intention de l’auteur envers les lecteurs. Chacun était intéressé et l’auteur nous tenait en haleine par des petites anecdotes personnelles pour expliciter l’une ou l’autre de ses pensées.

Une rencontre marquante pour les lycéens curieux d’un humanisme en leur temps.

Cette rencontre nous a bien évidemment apporté énormément en tant qu’élèves de la spécialité HLP (Humanités, Lettres et Philosophie). Pouvoir dialoguer avec une personne tellement riche de connaissances littéraires nous a permis d’observer une profonde passion pour la littérature et la poésie qui a nourri notre esprit littéraire. Cet homme d’exception nous a également rapporté le récit de sa vie d’écrivain riche en émotions et en inspirations. Le Silence des Dieux s’inspire à l’origine d’une simple conversation entre amis, celle-ci a alors inspiré le roman. Ce livre est marqué par les nombreux personnages aux fortes personnalités et extrêmement différents mais aussi fortement imprégnés par la culture de l’écrivain ainsi que ces inspirations littéraires telles que Camus, Vercors ou encore Rimbaud. L’auteur entretient aussi un rapport très particulier avec Le Silence des Dieux qui s’inspire de sa propre vie. On retrouve cet aspect majeur du roman dans les chants qui rythment la narration. Ces chants, éléments clés de lecture représentent pour l’auteur la joie et son esprit positif et optimiste, pour lui les chants célèbrent et racontent des histoires. Ils permettent de s’affranchir des frontières de l’esprit.

Une rencontre ayant suscité des réflexions

Les nombreuses interactions avec l’auteur nous ont permis de dresser un portrait de celui-ci. L’une des premières impressions qu’il nous a faites est sans doute, son sens de la modestie. Il ne clame pas tout haut ses honneurs, bien que ceux-ci soient amplement mérités. Il est l’exemple même de l’homme accompli et libre. Plus d’une fois il nous a transmis des messages encourageants, il nous a prouvé que l’argent ne faisait effectivement pas le bonheur, et que les problèmes peuvent être surmontés avec du courage et de l’optimisme. Il nous a à maintes reprises éblouis par son charisme et ses anecdotes personnelles ajoutées pour illustrer ses propos.

Un auteur remarquable et atypique

Yahia Belaskri a fait de cette rencontre un vrai dialogue amical permis par son caractère naturellement joyeux et positif. « Je suis un homme heureux » est la phrase qui nous a marqués, la preuve de son optimisme à toute épreuve. Un auteur mais aussi un homme remarquable avec un état d‘esprit constructif fondé sur l’acceptation de l’autre et la découverte de l’altérité là où nos différences nous enrichissent au lieu de nous diviser. Son attitude nous a tout de suite mis à l’aise et nous avons été énormément touchés par le profond respect et l’intérêt qu’il nous portait.

Une atmosphère laissant place à un dialogue ouvert

L’ambiance fut chaleureuse et amicale tout le long de l’interview. L’auteur répondait avec joie à nos questions et il écoutait avec plaisir nos réflexions sur son roman. L’atmosphère était plus que sympathique, sans aucune pression ni aucun jugement. De plus, son caractère modeste nous a beaucoup aidé à effacer l’appréhension initiale du groupe et l’interview a finalement tourné en dialogue ouvert et passionnante.

Emeline DERRENDIGER-IZELA, Maud REES. 1ère  Humanités (HLP1) lycée Koeberlé

Le Silence des Dieux La Voix Captivante de Yahia Belaskri

Dans le monde de la littérature contemporaine, les voix qui résonnent souvent le plus fort sont celles qui portent les échos de l'histoire, de la culture et de la résilience humaine. L'un de ces conteurs captivants est Yahia Belaskri, dont le dernier ouvrage, Le Silence des Dieux, transporte les lecteurs dans un voyage au cœur de l'Algérie et de ses histoires souvent méconnues.

Dans Le Silence des Dieux, Yahia Belaskri explore les thématiques de l'absence, de la quête de sens et de la résilience, offrant une réflexion profonde sur la condition humaine. Nous l’avons rencontré à la bibliothèque Humaniste de Sélestat

Quelles sont vos origines ?

Yahia Belaskri est né en Algérie en 1953 à Oran. Il a grandi dans un contexte marqué par la guerre d'indépendance et les séquelles de la colonisation française. Cette expérience a profondément influencé sa perspective sur le monde et son engagement envers la justice et la vérité. Il nous confie que son prénom “Yahia” signifie Jean-Baptiste. Jean le Baptiste est le prophète qui a annoncé la venue de Jésus de Nazareth et l'a baptisé sur les bords du Jourdain. Après des études de sociologie, il travaille dans les ressources humaines dans plusieurs entreprises algériennes, puis se tourne vers le journalisme en France. Non convaincu par ce métier, il décide de se mettre à l’écriture et devient un écrivain qu’il qualifie de “voleur”. Il vient s’installer en France en 1988 et écrit de nombreux articles sur les relations entre la France et l’Algérie.

Quelle a été votre inspiration principale pour écrire Le Silence des Dieux ?

L'inspiration de Belaskri découle de sa propre expérience notamment de la littérature française. Il a été inspiré par les poètes Arthur Rimbaud, Charles Baudelaire et Paul Verlaine mais aussi par Camus. Il évoque sa professeure de français, Jacqueline, qu’il appréciait particulièrement et qui lui a donné envie de se lancer dans l’écriture.

De plus, l’attachement de Yahia Belaskri à l'Algérie est profondément enraciné dans son identité d'écrivain et d'intellectuel engagé. Il raconte son enfance difficile, obliger de porter un unique pantalon à l’année et à se déplacer la plupart du temps sans chaussures... Il écrit donc pour des valeurs de partage : “Un écrivain écrit toujours sur lui, parle toujours de lui, de ses tourments, ses angoisses, ses fragilités. Il tourne autour.” A noter que l’auteur est détenteur de nombreux prix littéraire dont le “Prix des cinq continents” pour Le Silence des Dieux. Depuis, il profite de chaque instant de la vie : “vous vous rendez compte du cadeau que vous me faites en lisant mon livre” avant d’ajouter“quand je rentre dans une librairie, que je vois une personne acheter mon livre, donner une partie de son salaire pour découvrir mon univers, c’est une émotion indescriptible...”. Yahia Belaskri se satisfait des simples choses de la vie. En effet, atteint du cancer il y a deux ans, il a récité des poèmes à son réveil.

Pourquoi avoir choisi ce titre surprenant ?

Le titre évoque le poids du silence qui pèse sur les événements passés et les secrets enfouis de l'histoire algérienne. Le Silence des Dieux, s’inspire de faits réels pour nous convier dans un petit village aux portes du désert qui face à tous les enfermements, critique le silence divin dans la tragédie de l’homme ainsi que les hommes qui se cachent pour mieux imposer leur pouvoir destructeur tel un dieu. Mais ce livre est aussi une magnifique allégorie de la liberté et de la réconciliation. En outre du thème des croyances, celui de la place de la femme dans la société est au cœur du roman.

Y a-t-il un personnage qui vous tientparticulièrement à cœur ?

Yahia Belaskri évoque les deux personnages principaux, à savoir Abdelkrim et Abbas. Ceux-là ont des personnalités très différentes. Selon lui, Abdelkrim est généreux tandis qu’Abbas est jugé comme “féroce”. Cependant, il s’agit de son personnage favori : “il est le plus élaboré de tous, c’est une évidence.”

Est-ce que c’était difficile d’écrire certains chapitres ?

Yahia Belaskri cherchait les bons mots pour commencer son récit : “j’ai mis deux mois pour composer les deux première pages”. L’auteur donne de l’importance à celles-ci puisqu’elles permettent de se forger une opinion, d’adhérer ou non au roman : “elles sont déterminantes et méritent beaucoup d’attention afin de convaincre le lecteur de poursuivre son aventure”. La prose poétique de ce début, scandé par des phrases modulées et insistantes, annonce les chants qui ponctuent l’œuvre, notamment celui de la tisseuse qui, tel un refrain, revient avec insistance pour se faire entendre.

Qu'espérez-vous que les lecteurs retiennent de votre roman une fois lu ?

L’auteur affirme que la culture du livre se perd chaque jour. Il nous invite donc à lire davantage : “Ayez toujours un livre avec vous. Quand on ouvre un livre, on s'ouvre aux autres et au monde. Et écrivez ! La littérature, c'est 10 % de talent. Le reste, c'est du travail.”

Nous tenions à remercier l’auteur Yahia Belaskri pour ce moment partagé à nos côtés dans le somptueux cadre de la Bibliothèque Humaniste de Sélestat.

KRETZ Flora et BAUR Juliette, élèves de 1ère en Humanités (HLP1), Lycée Koeberlé.

Yahia Belaskri "Ecrire c'est mon destin"

Dans le monde de la littérature, il existe des trésors cachés qui méritent d'être découverts et appréciés. Parmi eux se trouve l'auteur Yahia Belaskri, dont la plume délicate et captivante mérite toute notre attention. Né en Algérie, Belaskri a commencé son parcours littéraire discrètement, mais son talent indéniable a rapidement attiré l'admiration des lecteurs avisés. Son oeuvre intitulé "le silence des dieux", bien que peu médiatisée, révèle une profonde sensibilité et une réflexion subtile sur des thèmes universels. .À travers son roman, Belaskri nous transporte dans un univers où les émotions sont palpables et les personnages, aussi ordinaires soient-ils, deviennent des héros de nos vies quotidiennes. Son style d'écriture, empreint de finesse, laisse une empreinte durable dans l'esprit de ceux qui ont la chance de le découvrir.

En effet, la classe d'HLP de première au lycée Koeberlé à eu la chance de faire la rencontre de cet homme talentueux. Par ailleurs, lors d'une rencontre avec un artiste, nous pouvons ressentir une multitude d'émotions. Dans notre cas, nous avons tous ressenti cette joie et cette excitation de découvrir l'auteur du livre que nous avions tant apprécié. Face à Belaskri, l'admiration, la fascination et l'inspiration ont traversé nos coeurs. Chacun de nous, en rencontrant cet artiste dont on admire le travail, a ressenti un profond respect pour son talent. Être en présence d'une personne qui excelle dans un domaine créatif à susciter chez nous un fort sentiment d'émerveillement, notamment en observant son comportement devant nous, son public admirateur, ainsi que sa façon à s'exprimer. Yahia Belaskri est un auteur touchant et qui lors de cette rencontre à marquer nos esprits grâce à sa bienveillance et les histoires diverses qui l'ont mené à devenir celui qu'il est aujourd'hui. A la fin de cette conférence, la gratitude s'est faite ressentir. Chaque élève était reconnaissant envers l'artiste pour le temps qu'il a consacré à ses lecteurs. Ainsi, lors de cette rencontre beaucoup de questions ont été posées et ont laissé suite à des réponses très peu ordinaires laissant suite à une réflexion très variée. Belaskri dit...

Le titre de votre livre "le silence des dieux" à t'il une signification ?

Au départ, j'avais eu comme idée "le silence dans l'horizon", ce titre me plaisait plutôt bien mais au fur et à mesure que j'écrivais, je me suis rendu compte qu'il était souvent question de religion, de nombreuses références et allusions y étaient faites, j'ai alors décidé de changer le titre afin d'opter pour "le silence des dieux" qui finalement correspondait mieux au contenu de l'ouvrage.

Quelle a été votre inspiration ?

A l'époque, durant un de mes splendides voyages, j'ai eu la chance de faire la rencontre d'un homme incroyable. Un jour, alors que nous étions tous assis confortablement entre amis, cet homme se mis à raconter une histoire vraie qui l'avait auparavant beaucoup marqué et celle-ci m'avait tellement fasciné que j'ai décidé plus tard de m'en inspirer pour écrire ce livre.

Avez vous un personnage qui vous tient à coeur

Non, je les aime tous.

Les noms des personnages révèlent-ils un choix particulier ?

Oui, chaque prénom à un sens spécifique. Par exemple, Abbas connote l'austérité, et désigne aussi le lion. Zohra signifie la blancheur lumineuse. Alia révèle un caractère féroce et robuste. Le prénom Fatiha correspond au terme victorieuse. J'ai pris le temps d'associer chaque prénom et chaque personnalité à la signification qui leur convenait le mieux.

Pensez-vous qu'il est crucial d'avoir une certaine connaissance de l'histoire et de la culture pour apprécier pleinement ce livre ?

Non. Selon moi, toute personne peut apprécier et comprendre mon livre dans la mesure où ils se montrent curieux et ouverts d'esprit.

Comment décririez-vous votre enfance ?

Lorsque j'étais petit je n'avais le droit qu'à un short et un pantalon pour toute une année. Chaque jour je remettais le même, alors j'avais plutôt intérêt à ne pas l'abîmer. Beaucoup de gens sont étonnés mais c'est la réalité ! Aussi, une chose qui me fait beaucoup rire depuis quelques années, c'est les personnes qui portent des converses. Durant mon enfance, elles étaient appelaient "les chaussures de pauvres", et maintenant c'est à la mode !!!

Quel a été votre parcours d'étude ?

J'ai longtemps étudié la sociologie, qui est un sujet auquel je porte beaucoup d'importance et qui me fascine énormément, mais j'ai finalement décidé d'arrêter. En toute franchise, cela ne m'a rien apporté dans ma vie. Après ça, je suis partie en France où je suis devenue journaliste.

Un évènement à t'il marqué votre vie et l'a changé ?

Oui. Mon cancer et celui de ma mère. Ma mère m'a donné la vie en tant qu'individu et elle m'a donné la vie en tant qu'écrivain à sa mort.

Porter vous un attachement particulier à une personne et pour quelle raison ?

Cette question est très vite répondue car je peux citer sans aucune hésitation Jacqueline Yoan, ma prof de lycée. Grâce à elle j'ai pris goût à la littérature et j'ai pu faire la rencontre de nombreux écrivains. Cette femme m'a permis de devenir la personne que je suis aujourd'hui. Encore maintenant, je maintiens un contact avec elle, avant chaque publication de mes romans je lui envoie pour avoir son avis. Jacqueline Yoan représente pour moi un dieu.